éléments de langage
Litcheutcheu
jeudi 15 décembre 2011
mercredi 26 janvier 2011
Bernard Noël au Théâtre poème
Bernard Noël au Théâtre poème parle politique et déclin
sensure et censure
Rien ne va plus
Ma pauv'dam
On aurait voulu que le public se taise
Et que Bernard lise
Plume
L e n t e m e n t
Eros
Comme si le corps allait jusqu'où vont les yeux
Du temps de cerveau disponible
pour la poésie
la pensée
Noël a oublié le temps
C'est bientôt
S'IMMOLER (PAR LE FEU)
Tu t'immoles par le feu
Sur la place du Sénat
Et par l'air
De rien
Un trop plein d'oxygène
Et par la terre
Le moment viendra bien
Et par l'eau
Pour flotter entre deux
Roulé dans la farine
Du sacrifice
On invoquera tes cendres
Immodestes
Pour mieux tordre ton geste
Restera le symbole
Une plaque
Un nom de rue
Pour la gloire
Ta tête finira sur un ticheurte
Le sel
Mêlé au blé
Ferait une bonne pâte à crêpes
Manquent les oeufs et le lait
Du temps de cerveau disponible
Sur le feu
Libellés : Actualités
jeudi 20 janvier 2011
L'Emploi du temps
- T'as quoi, maintenant?
- Deux heures d'insouciance. Et toi ?
- Une heure de menus plaisirs.
- Et après?
- Permanence.
Libellés : L'emploi du temps
mercredi 8 décembre 2010
Le Jour où j'ai réussi ma vie
SYNOPSIS
Roman sur l’influence de l’idéologie managériale dans la vie quotidienne des contemporains et la recherche à tout prix de la performance dans des domaines où l’on se devrait d’avoir d’autres logiques en tête. Roman de l’ironie, Le Jour où j’ai réussi ma vie s’empare du discours du management, dans lequel nous baignons tous, malgré nous, pour mieux le tordre.
Draner, contorsionniste de son état, est licencié pour cause de manque de flexibilité. Il va tenter de rebondir en s’impliquant dans sa reconversion. Il va changer de vie, trouver sa voie, au point de vouloir changer celle des autres, de gré ou de force. Après un bilan d’incompétences complet, des professionnels vont tenter de dresser son profil pour favoriser sa réinsertion sociale et professionnelle. Il va passer entre les mains de l’efficace Marie, belle cadre qu’il voudra mettre dans son lit plutôt qu’au mur. Des coachs vont le guider, l’aider à découvrir ses propres atouts, à se fixer des objectifs de vie et une stratégie pour les atteindre. Draner, en extase, va même accéder à la révélation, à la Vision, tel un nouvel apôtre des temps postmodernes. Son altruisme reconnu le poussera à vouloir faire profiter le genre humain de sa découverte. Entrepreneur de l’existence, Draner va fonder la Société des Services Immatériels à la Personne, s’entourer d’une équipe d’experts en coaching, de consultants en consulting. Réjouissons-nous : nous sommes sauvés ! L’Altercoaching est né pour le mieux-être du genre humain et Draner est son prophète.
Il finira même par en écrire le manuel. Nous finirons tous par l’avoir entre les mains
dimanche 20 juin 2010
La phrase du jour
"Essayez de sortir par une petite impasse!"
(Un conseil d'un ancien et glorieux joueur aux membres actuels de l'équipe de France de football)
Exercice : Essayez vous-même !
dimanche 6 juin 2010
un site ternet pour bibi
Venez voir, c'est nouveau
http://web.me.com/nicolasdemarvivo/Nicolas_de_Mar-Vivo/Bienvenue.html
lundi 19 avril 2010
Amont
Partir
Là où le cours d'eau s'origine
En amont
Tourner le dos à l'horizon
Boire à la source
et sentir le sel sur ses lèvres
Le soleil
Et la mer
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
jeudi 21 janvier 2010
Séquelle
L'écorce de ta peau craquelle
Émail sous les secousses telluriques
De ton cœur colérique
Fissure dont je ne sais quel
Frisson a creusé le sillon
Si long
Séquelle
Souvenir lubrique
D'un mal si doux
D'un coup de trique
Nus pieds sur les cailloux
La mer laisse son sel
Sur ton corps au soleil
mardi 8 décembre 2009
Solstice
Sur ta terrasse
A Rauma
Il est minuit
Je cherche les étoiles
Tombe sur le soleil
Jamais je n'aurai cru
Voir
De l'été le solstice
Avec toi dans les bras
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
mercredi 28 octobre 2009
lundi 19 octobre 2009
Kindle surprise (Qui lit ? Qui lit ?)
C'est le guiliguili du kilikili. J'écris pour des prunes. Désabusé. L'aubergine des murs de ma chambre me sourit. Cassis. Couleur et falaises. Le bleu du ciel est une souffrance et le soleil un souvenir. Le vent siffle encore à mes oreilles. J'entends la mer du coquillage collé à mon oreille. Miss Météo France me sourit. Son diadème scintille et son sein titille mes nerfs. Avis à la populace : dans les oeufs Kindle surprise une amazone en plastic bande son arc. Je lis pour des nèfles en anglais. Que reste-t-il de ma langue si ce n'est un lambeau de chair sanguinolent ? C'était le baiser de la mort arraché du bout des lèvres au vainqueur par K.O. Je dis O.K. Je m'incline et prends Racine (en hochant la poire). Le printemps reviendra.
samedi 10 octobre 2009
REPRISE
ATTENTION... ATTENTION...
ELEMENTS DE LANGAGE
SORT DE LA CRISE
RELOCALISE
C'EST LA REPRISE
DES ACTIVITES
AU SOMMAIRE
DE NOUVELLES RUBRIQUES
ACTUALITES
CRITIQUES
ET DES TEXTES TOUJOURS
ICULES
OU EXTRAITS
DE LA PRODUCTION ACTUELLE
DE NICOLAS DE MAR-VIVO
TOUJOURS AUSSI PROLIXE
ET RELAX
dimanche 14 juin 2009
mardi 5 mai 2009
Grippe petit b
L’épidémie de grippe porcine a eu pour premier effet de mécontenter les éleveurs de porcs du monde entier, souffrant de voir ainsi dénigré leur bétail chéri au mépris du respect que l’on doit à tout être vivant sur la Terre, même si le destin de ce dernier le condamne à finir en tranche de saucisson dans l’assiette d’un amateur éclairé de charcuterie fine. Après avoir subi l’opprobre, les éleveurs de porcs parvinrent non pas à rétablir mais à sauver le reste de réputation encore attachée aux cochons en obtenant que le nouveau fléau fût débaptisé. De porcine la grippe ne porta plus l’épithète mais devint mexicaine. On optait sagement pour une mention géographique que l’on espérait neutre ; les éleveurs soufflaient et l’on croyait ainsi éloigner la tempête du ressentiment. C’était sans compter sur la susceptibilité mexicaine. Comment oser porter ombrage au pays du sombréro ? Et l’on se mit à hurler à la discrimination. Et la grippe perdit de nouveau son qualificatif pour ne garder qu’une lettre, le A. Tous semblaient s’en satisfaire ; Mexicains et Porcins avaient retrouvé leur dignité ; personne ne semblait se soucier de ce que pouvait bien penser de tout ceci la jolie lettre A qui ouvre de façon si magistrale notre alphabet. Il fallait qu’une voix, isolée, s’élève enfin pour prendre la défense de cette malheureuse lettre qui n’a rien fait de mal. Pourquoi diable la coller à la grippe ? Au nom de tous les A, je demande solennellement à ce que la grippe qui frappe aujourd’hui l’humanité ne soit pourvue d’aucun attribut, pas même une épithète, pas même une lettre… si ce n’est peut-être, un petit b.
jeudi 16 avril 2009
J'ai dû toucher à un truc
Configuration d'usine
Retour au point de départ
Et s'efface alors toute trace
Qui salopait notre chemin
Circuits imprimés
De quelle encre êtes-vous faits
Pour qu'en un clic tout disparaisse
En l'espace d'une espèce
de microseconde première
J'ai perdu tout mon contenu
Vierge à nouveau mon disque dur
Plus rien à sauvegarder
Si ce n'est l'oubli
Qui voudrait réinitialiser sa vie
J'ai même perdu mes DVD vaudou
D'installation
Attention
si vous acceptez
Tout sera perdu
samedi 28 mars 2009
Avant goût de Manège
Roman sur l’influence de l’idéologie managériale dans la vie quotidienne des contemporains et la recherche à tout prix de la performance dans des domaines où l’on se devrait d’avoir d’autres logiques en tête. Roman de l’ironie, Manège parodie le discours du management ambiant dans lequel nous baignons tous, malgré nous, pour mieux le tordre.
Draner, contorsionniste de son état, est licencié pour cause de manque de flexibilité. Il va tenter de rebondir en s’impliquant dans sa reconversion. Il va changer de vie, trouver sa voie, au point de vouloir changer celle des autres, de gré ou de force. Après un bilan d’incompétences complet, des professionnels vont tenter de dresser son profil pour favoriser sa réinsertion sociale et professionnelle. Il va passer entre les mains de l’efficace Marie, belle cadre qu’il voudra mettre dans son lit plutôt qu’au mur. Des coaches vont le guider, l’aider à découvrir ses propres atouts, à se fixer des objectifs de vie et une stratégie pour les atteindre. Draner, en extase, va même accéder à la révélation, à la Vision, tel un nouvel apôtre des temps postmodernes. Son altruisme reconnu le poussera à vouloir faire profiter le genre humain de sa découverte. Entrepreneur de l’existence, Draner va fonder la Société des Services Immatériels à la Personne, s’entourer d’une équipe d’experts en coaching, de consultants en consulting. Réjouissons-nous : nous sommes sauvés ! L’Altercoaching est né pour le mieux-être du genre humain et Draner est son prophète.
Il finira même par en écrire le manuel. Nous finirons tous par l’avoir entre les mains.
mardi 10 mars 2009
Le bonheur des Huns
Vous êtes aimable et maléable à souhait comme une jeune amoureuse prête à tout donner OFFRE EXCEPTIONNELLE A SAISIR comme votre main qui traînait sur la table dans ce bar enfumé perdu dans un pays lointain une époque lointaine PROMOTION SUR LES ROSES vous m'avez envoyé malgré ma franchise ma naïveté maladive je vous apportais ma tête sur un plateau d'argent et vous n'avez pas même daigné danser car vous vous jugiez au-dessus de ceux-là-même qui vous admiraient DONT MOI comme un poisson dans un bocal rouges vos lèvres rouges mes joues timides et rondes JEUNES nous étions et plein de rêve SUCCÈS GARANTI PLACEMENT SÛR l'amour était pour vous un idéal vous pensiez pouvoir changer l'immuable et faire de chacun d'entre nous une saucisse en pâte à modeler entre vos longs doigts de rose comme l'aurore boréale CRAIE DANS LE NOIR DU CIEL je cherche à me figurer les constellations de vos pensées qui fusaient telles des queues de comète dans ma tête trop pleine d'inanités pas même sonores mais plutôt trébuchantes comme des pas sur le verglas je n'osais pas contourner vos courbes je prenais la TANGENTE et perdais vos coordonnées et les abscisses désordonnées de mon cerveau ne parvinrent à faire le point sur votre numéro de téléphone griffonné sur la nappe en papier d'un resto grec où votre rire avait figé l'espace pour en faire du temps insaisissable OUBLIEZ VOS SOUVENIRS car rien ne viendra d'eux sans dessus ni DESSOUS vous finirez bien par les enlever devant un qui ne saura pas son bonheur je voudrais être Attila assis là sur ton lit
lundi 2 mars 2009
pte annce litt.
JH ch. éditeur litt. fra. compr. cur. ouv. pour rel. dur. et publ. nbreuses. Styl. dout. mais bien déf. malg. inexp. Se pr. p. le nv. M. Pst, le J.Jyce du XXIe un poil pomp. mais sûr de lui. Tal. cert. Rent. imprbl. Escrocs s'abst.
mardi 10 février 2009
L'aigreur est humaine
Pourquoi faut-il songer à s'éponger le front après avoir ruminé au travail comme une vache devant son train
Moi devant l'écran de l'ordinateur qui m'ordonne de cliquer
là où je voudrais plutôt claquer
la porte dans mon dos
et partir loin
là où il n'y a rien à envoyer ni à sauvegarder
Je m'aigris comme du bon vinaigre
Je me balsamise
Je madère
Mais je reste à baver devant la lave de cerveau
Noix séchée au soleil
Jusqu'à l'irruption nouvelle
mercredi 21 janvier 2009
Contre-ténorme
Quelle est cette chappe de cuivre qui s'abat sur mon flanc ? Pourtant je saurais aujourd'hui quoi faire de mon temps si seulement j'en avais ne serait-ce qu'une once. Seule la onzième heure m'appartient, celle d'avant les songes, celle des rêves éveillés, non pas dans la conscience altérée, l'épuisement, la nausée, mais dans le rire, la distance éclairée, le panache. Je loue mes heures à des causes douteuses que certains considèrent avec déférence. Les amendements sont des fruits secs. Les procès-verbeux du présent passent. Oublier les gesticulations pour ne garder que le geste. Je sais ce que je vaux et mes voeux s'exhaucent d'eux-mêmes sur la page. Je relis quand je voudrais lire ; je me récrie quand je voudrais écrire ; je dose la frustration au compte-goutte, m'accorde le répis de la bête somme ; et pourtant, loin de plier, je tends à n'être que parole. Chant. Contre-ténorme. Pour.
dimanche 18 janvier 2009
Le travail avatar le soir
Le travail
Tue
Le social se rassasie
L'individu se divise
Visite à la carte
de mon statut
De sel
Maintenant
L'on sait ce que je fais
Dans la vie
J'ai pris de nouveau le masque
De l'emploi
Pour la gueule
Vous repasserez
Pour tout contact
Veuillez vous adresser
A mon alias
lundi 5 janvier 2009
Scène
Abandonné par une Scenic
Sur une ère d'autoroute
Près de Mâcon
Alors que je rentrais à Brussels
N'ai pu que m'écrier
"Ma con(ne) de caisse !"
Avant de partir à la gare
SN
CF
Avec trois sacs sur le dos
Une fois chez moi
Dix heures plus tard
Eclats de verre sur le sol
Et une vitre en moins
A la baie vitrée
La neige venait tremper le parquet
Je me suis souhaité
Une bonne année
BONNE ANNÉE
samedi 6 décembre 2008
Hyvää syntymäpäivää, Suomi
La Finlande est une vieille femme qui a perdu un bras et qui s'est fait lifter le derrière lors de la dernière guerre ; elle fête aujourd'hui ses 91 ans. Ce soir, au château, c'est la fête : trois heures de serrage de mains en direct et en plan fixe sur les chaînes de la télévision publique qui poussera le vice jusqu'à diffuser les premières valses du bal des VIP suomites. Une performance d'art contemporain en direct à la télé, c'est à ne pas rater ! De quelle couleur sera la robe de Tarja ?
A suivre sur http://www.yle.fi/linnanjuhlat/2008/ (clic sur le titre de ce message pour un lien direct)
vendredi 5 décembre 2008
C'est à vous
"Je voudrais savoir s'il y a quelqu'un." Devant la porte, il s'est arrêté ; d'abord, il a voulu poliment y frapper, mais n'a dans les faits qu'attendu pour rien qu'une âme charitable vienne au moins se renseigner sur le pourquoi de ces trois coups donnés sur du bois tendre d'un doigt léger, presque peureux, craintif, s'excusant par avance pour le dérangement causé. Personne n'est venu. Quelqu'un a-t-il au mois entendu cet appel ? Le couloir est étroit ; les murs sont d'un blanc d'hôpital désargenté, sale, jauni à la pisse ; et derrière eux coule seul le silence.
– Dites-nous pourquoi vous êtes là.
jeudi 4 décembre 2008
Éloge
Les filles aiment les hommes dynamiques, les mines larges et les longues canines. Les filles aiment être troublées par une force étrange qui se dégage, tel un parfum, d'un corps en action. Affalez-vous sur un sofa et vous perdrez en un instant le charme qui faisait de vous un héros. "Comme je voudrais qu'elle jette encore sur moi le voile de l'Amour !" vous lamentablementez-vous. Mais le tissu est déchiré ; aucune reprise n'est possible, m'a dit la plus douée des couturières. Faut-il pour autant s'en désoler ? Je l'ai invitée au resto ; on a parlé chiffon. Mes doigts ont glissé le long de ses doigts d'artisane. J'ai fait Couture en Troisième ; je n'étais pas très doué. Assez pour la séduire. "N'attendez rien. Ne cédez pas. Ni sur votre désir, ni sur votre foi", m'a-t-elle dit, curieuse. "Prime à la casse pour vieux sarcasmes", ai-je crié. "Troque lamentation très bon état dépressif contre un éloge de votre personne." Elle a souri. Dehors, il s'est mis à neiger.
mercredi 3 décembre 2008
Lamelles 13 : Mets ta morphose (car il fait froid)
Meuble
Je suis
Mobile
Tu es
L'évanescence est masculine
Ici
Tu me modèles
Sur ton simple passage
Je change
Tu cris
Métamorphose
Et je la mets
Comme un enfant trop sage
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
mardi 2 décembre 2008
Lamelles 12 : Vivre
Ventre plat
Sourire blanc
Rythme cardiaque éclatant
Fraîcheur de mort
Elixir de plaisir
Je veux tout savoir
De tes sévices
Je cours
Je désespère
Je me dépasse
Et me regarde
Dans le rétro
Viseur
Qui suis-je
Un électeur
Je vote Electre
Ostracise-moi
Que je parte enfin
Vivre
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
lundi 1 décembre 2008
Lamelles 11 : Dés
Les dés sont lancés
Quelle face vont-ils montrer
Pour ne pas la perdre
Prête à affronter le réel
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
vendredi 28 novembre 2008
Art poétique
"Le roman est mort" : il est temps d'inventer du nouveau avec de la chair à canon, des reliques illusoires, du prestige passé, de la violence en tube --- que reste-t-il, en ces temps analphabètes, du savoir, de l'art ? --- Si peu... Assez pour entreprendre une refonte. Je m'adresse aux fous qui croient encore aux mots - ils se comptent sur les doigts de quelques mains amies - le marché en a écrasées beaucoup, le marché a eu raison du plus grand nombre - comment faire pour produire de l'inoui sans céder à la mode, sans volonté de déranger pour déranger ? Je me demande ce que le récit peut faire... La poésie est en cage... Le théâtre, subventionné. Le cinéma, divertissement... Le net, commerce... Quelle place investir ? Les prisons ? Les écoles ? Tous les lieux où la honte règne, tous les lieux où l'amour vibre encore. Je veux m'adresser à chacun, mais mon cri est celui d'un aphone, perdu dans les milliers de pages qu'aucun doigt léché ne tourne. Qui lira ces mots ? Un Rimbaud ? Un Michaux ? Un cancre ? Pourtant, l'heure est venue. Celle de la lutte. Peut-être n'est-ce que le temps du panache, mais il n'aura pas sonné pour rien. Je suis debout.
mardi 25 novembre 2008
Chute de neige
Il neigeait sur la ville et de rares voitures dérapaient dans les virages, leur conducteur perdant le contrôle en tournant un volant déboussolé, toupies affolées sur le verglas ; de lourds flocons gorgés d'eau s'écrasaient sur le sol et fondaient en un instant, les températures n'étaient pas assez basses pour qu'une pellicule blanche se forme sur le sol ; je regardais par la fenêtre de mon bureau, mon chat dans les bras, la nuit tomber sur l'aire de jeux d'en-face où aucun enfant ne s'égayait quand soudain, je ne sais trop par quel miracle, les flocons se mirent à résister sur le trottoir, sur les branches des arbres sans feuilles, sur les pare-brise des véhicules garées le long de la chaussée ; le froid gagnait la partie et saisissait le quartier dans ses mains de glace ; les flocons se firent plus gros et plus légers, leur chute se ralentit ; la neige, en silence, recouvrit tout ; le ciel s'était assombri et le sol devint, dans ce monde à l'envers, source d'une infime lumière ; les sons s'étouffaient ; tout mouvement cessa ; tout se figea ; et je me souvins de la première fois où je fis du vélo sur une mer gelée.
mardi 18 novembre 2008
Le sens de l'honneur
En vérité je vous le dis, certains ont perdu le sens de l'honneur et renient leurs promesses de la veille. C'est une vieille rengaine au PS où l'on s'appelle par son prénom en se donnant du TU et en se souriant. Résumé du dernier épisode : Bertrand s'est retiré mais ne veut pas que Ségolène devienne reine, aujourd'hui il préfère Martine, cause pourtant de sa défaite d'hier ; Benoît, quant à lui, fait le benêt. De gauche, tout ce beau monde n'en a que l'air. La tragédie vire à la soupe opéra, les militants médisent, les responsables font les enfants et se déchirent pour être le premier secrétaire qui enregistrera la prochaine défaite électorale le regard droit. On nous dit que c'est une histoire de vision où s'opposeraient des supporters écervelés à des citoyens engagés à coller des affiches, on nous refait la querelle des Anciens et des Modernes, on nous parle de Projet mais on ne fait que se jeter des noms à la figure. Pour les idées, on repassera. On appelle les motions a, b, c, d, e mais on ne retient que la question du meneur. Qui sera le patron ? Qui fera régner la terreur ? Réponse, jeudi ou vendredi. En attendant, si le sens de l'honneur a disparu, consolons-nous comme nous le pouvons : il nous reste au moins le sens de l'humour.
Lamelles 10 : Ré/génu/flexion durable
En vérité
Nous vous le disons
Pour votre bien-
-Être
Expirez profondément
Videz vos deux poumons
Pour le prix d'un
Travaillez votre flexibilité
Durablement
Fléchissez sans céder
devant le Réel
Le client a toujours raison
Vous êtes là pour satisfaire
Le moindre de ses besoins
Désirs/lubies
Apprenez nos Valeurs par coeur
Souriez
On vous a déclaré
Bon pour le Service
À la personne
Alors ne rompez pas
Pliez
Sans réfléchir
Pour tout salaire
Vous aurez droit
Madame Monsieur
À l'expression de notre mépris le plus sincère
Estimez-vous heureux
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
dimanche 16 novembre 2008
Fureur de lire 2008 : Révolutions
Voici en exclusivité le texte "Révolution de palais" écrit à l'occasion du concours de nouvelles Fureur de Lire 2008.
mardi 21 octobre 2008
Lamelles 9 : A côté de tout
Regarde la ville s'ouvrir
Quartiers en pétales
Tard le soir
Les réverbères perturbent les lucioles
En se disant
A quoi bon briller
Les trottoirs sont polis
Les hommes bien élevés
Les femmes mystères
L'étranger se sent élu
Il n'est pas bien vu
Mais il voit bien
Loin
Les rites lui semblent risibles
Visite la région
Et la joie du supérieur
Te saisira
Touriste
Tu ris de tout
Mais ton sourire est niais
Tu ne sauras jamais
Rien connaître
Tu passeras
Hilare
A côté de tout
Ton appareil photo
En bandoulière
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
lundi 20 octobre 2008
Prenez-vous en main
La course à pied est une activité exténuante mais durable. Une heure de footing deux fois par semaine et je vous en foutrais moi des kilos en trop. Disparus en un temps record - celui qu'il faut pour ouvrir une cannette de bière et s'enfiler un paquet de chips vautré sur le canapé devant TF1. Il est temps de se prendre en main - c'est une image - nous parlons des membres inférieurs et des abdominaux sur lesquels ont trop longtemps coulé moult tablettes de chocolat. Les années n'arrangeant rien, il faut bien faire un effort pour éviter de ressembler trop tôt à son propre ancêtre. Arrêter de fumer ne vous empêchera pas de mourir mais vous permettra de croupir vingt ans en maison de retraite en voyant dépérir vos petits enfants. J'ai arrêté de fumer pour retrouver du souffle lyrique. Et si aujourd'hui j'ai mauvais caractère, c'est dans un corps en voie d'assainissement.
mercredi 15 octobre 2008
PROMOTION EXCEPTIONNELLE SUR PRIX NOBEL DE LA PAIX : Mail ouvert à Thomas Gunzig, suite à sa chronique du Soir
Monsieur Gunzig,
C’est avec stupeur que j’ai achevé ce matin la lecture de votre chronique du Soir. Que vous a donc fait M. Martti Ahtisaari pour que : 1) vous amputiez d’un –t son doux prénom nordique (il devrait s’appeler Martin, comme tout le monde), 2) le traitiez de « fonctionnaire de talent", oxymore (moi l’nœud) qui parvint à m’arracher un sourire mais qui reste néanmoins une insulte faite à tout un corps de métier ayant su, au fil des décennies, élever l’incompétence au rang d’art noble, 3) sous-entendiez une activité hors-norme de ses glandes sudoripares avec tout ce que cela peut entraîner comme désagréments olfactifs, 4) critiquiez son goût prononcé pour les chemisettes ? Pourquoi ne pas attaquer directement son physique de batracien sous morphine, ou sa démarche claudicante de cloporte ?
Sachez, Monsieur, que M. Martti Ahtisaari, est un ancien président de la République finlandaise, que ses faits d'armes diplomatiques les plus brillants sont d'avoir œuvré à l’indépendance de la Namibie, d’avoir conclu les négociations de paix entre le gouvernement indonésien et le mouvement séparatiste d’Aceh, d’avoir encore su présenter des propositions sur le statut final du Kosovo. Mais son mérite le plus grand est sans conteste d’avoir créé la CMI, Crisis Management Initiative ®, à savoir l’outil moderne adapté à la gestion durable des crises en tout genre, partout dans le monde, et ce, dans le respect le plus absolu du principe de précaution, et pour un prix toujours concurrentiel. Avoir fait de la gestion des conflits une activité rentable en ce temps de crise financière est une prouesse qui méritait bien un rabais sur le prix Nobel.
Bien à vous,
Nicolas de Mar-Vivo, lecteur du Soir, président de l'association de défense des porteurs de chemisettes
PS : Martti Oiva Kalevi Ahtisaari : surnommé de par ses initiales MOKA en Finlande. En finnois, Moka est un mot d'argot qui signifie "gaffe" (dans le sens de Gaston)...
lundi 13 octobre 2008
Crise : une histoire de gaz
A l'aurée de la rupture, que certains considèrent comme une marque de fabrique, la crise ne fait rien moins que laisser éclater la contradiction. Et chacun devient spectateur, chacun retient son souffle et le moindre de ses jugements. Dans ce nouvel instant de sidération qui survient bien après la fin de la sidérurgie et autres industries aussi lourdes que les temps révolus, nous vous conseillons, la sueur au front, de ne pas céder à la panique. Ne tranchez pas comme le sage médecin de l'antiquité grecque, (cf. Krisis, soit "décision"), restez plutôt dans l'expectative ; le malade en est au point de bascule : la mort ou le salut. Optez pour l'évaluation plutôt que la critique ; car la crise, chers futurs chômeurs, est avant tout le contraire d'une "précipitation" au sens physique du terme. Rien à voir avec 1929 et la peur du trou noir. Aujourd'hui plus rien ne cristallise, tout se transforme en gaz, même vos économies. N'ayez pas peur de disparaître, d'être absorbé dans une tempête, car tout est en suspens. Pas de précipitation, ni de floculation : c'est plutôt l'heure, malgré ce que prétendent quelques faux-culs en col blanc, c'est plutôt l'heure, disions-nous, où les liquidités se vaporisent. Même si vous n'avez rien, joignez-vous plutôt aux petits épargnants qui prient pour que leurs lingots évitent la sublimation. Il nous faudrait un alchimiste et sous la main nous n'avons hélas qu'une horde d'économistes. Répétez après nous :"Si les toilettes sont au fond du couloir à gauche, où est donc la sortie ?"
jeudi 9 octobre 2008
J. M. G. Le Clézio, prix Nobel de Littérature
Le Prix Nobel de Littérature 2008 vient d'être attribué à Jean-Marie Gustave Le Clézio. 23 ans après Claude Simon... Vive la République des Lettres, vive la France ! Attention, Jean-Marie : le papier bible est pour bientôt ! Le dernier livre que j'ai lu de lui est son magnifique roman Révolutions, paru chez Gallimard en 2002. Un pavé de 555 pages. Nice, au milieu de vingtième siècle, les immigrés y débarquant avec leurs blessures et leurs rêves, les premiers rapatriés d'Algérie, les souvenirs de l'île Maurice, l'exil, la recherche d'une terre : tous les thèmes de prédilection de l'auteur sont là.
"Ce n'est pas le paradis qui est perdu, c'est le temps avec ses révolutions". Bravo donc à Marcel Proust pour ce prix posthume et par procuration !
mercredi 8 octobre 2008
"De Helsinki" contre "d'Elzinski" : Kjell Westö, de Helsingfors à Passaporta
Hier soir, à Passaporta (maison bruxelloise des littératures), un écrivain svécophone de nationalité finlandaise, Kjell Westö, est venu présenter la traduction de son livre Les sept livres de Helsingfors (prix Finlandia 2006). Je ne pouvais que me réjouir d'un tel événement, moi, grand fennolâtre dans l'âme, qui ne manque jamais une occasion de saluer la richesse de la production culturelle finlandaise (suomite)... même si peu de finnois ne serait prononcé au cours de cette rencontre menée en anglais par un Flamingant fort correct. Enfin une occasion de faire connaître la Finlande à nos curieux amis belges ! J'arrive dans la salle de réception où des chaises s'alignaient en rang nombreux, mais hélas, pour n'accueillir que des postérieurs de Finlandais (fenno et/ou svécophones... les derrières ne faisant pas la différence). J'ai compté : il devait bien y avoir 3 non-Finlandais, hormis le personnel de Passaporta. L'auditoire goûta donc avec ravissement une présentation de l'exotique ville de Helsinki au début du XXème siècle, égayée par la projection de quelques clichés photographiques d'époque, avant d'écouter la voix de M. Westö répondre aux questions souvent pertinentes de son interlocuteur un poil trop loquace, puis de subir l'éternel affront du "vous avez des questions ?" On eut même droit à un discours de l'ambassadeur de Finlande qui réussit à citer le nom de Sarkozy, allez savoir pourquoi. Je me suis enfui avant les petits fours et le verre de rigueur en me disant que décidément, la Finlande intéressait... les Finlandais !
Cela dit, en tant que président de l'Association de défense du H aspiré, j'ai eu la joie de voir que le traducteur de l'ouvrage Les sept livres de Helsingfors, M. Philippe Bouquet, avait opté courageusement pour "de Helsing" (hélas "fors")... et non pas pour l'horrrrible "d'Helsinki" (prononcez d'Elzinski). Ce fut pour moi un réconfort certain, même si le "-fors" suédois (de "Helsingfors"), là où j'aurais aimé entendre un "-ki" finnois (de "Helsinki"), me peina... Je sais bien que l'auteur et les personnages de livre sont svécophones mais enfin, que vont penser les lecteurs francophones quand ils vont lire que la capitale de la Finlande s'appelle "Helsingfors", (eux qui savent bien que c'est Reykjavik)? C'est à perdre son finnois !
Kjell Westö, Les sept livres de Helsingfors, Gaïa, 2008. Une traduction moins structurale du titre original donnerait quelque chose comme "Là où jadis nous marchions".
dimanche 5 octobre 2008
Le marathon des mots : la tête et les iambes
Ce week-end a eu lieu le premier "Marathon des mots" de Bruxelles, avec comme invité d'honneur Claudio Magris (peut-être Prix Nobel 2008... on verra ça jeudi). Des lectures un peu partout dans la ville. Des gens "formidables" remerciant d'autres gens "formidables" à la cérémonie d'ouverture pour tenter de masquer l'absence d'une actrice qui aurait dû lire un extrait d'Utopie et désenchantement (du susnommé Magris)... Vu ce qu'a fait du texte l'autre intervenant inaugural, un certain Pietro Pizzuti, immense acteur de profession, on ne peut que se réjouir du raccourcissement du "massacre à la déclamation" auquel fut soumis l'auditoire consterné du Flagey Studio 1... Une inauguration de mauvais augure, me direz-vous... Par bonheur, le texte lu, sous l'amphase, résista ; et une petite improvisation du grand Magris en personne sauva la soirée. Le samedi, "nuit blanche" ET nuit de la poésie, à La Bellone, au cours de laquelle l'excellent Jean-Pierre Verheggen nous fit un peu oublier ce que l'on croyait jusqu'alors réservé aux adeptes de l'autofiction, à savoir le nombrilisme masturbatoire de nombre d'intervenants à écharpe ostentatoire malgré le trac. Résultat : jamais on n'eut plus envie de lire en silence un livre tenu secret. Le dimanche 5 octobre avait également lieu le marathon de Bruxelles, celui pour les pieds. En repensant à quelques vers, on ne peut s'empêcher de regretter que certains poètes n'aient point songé à privilégier leur carrière sportive : s'eût été meilleur pour leur santé et pour nos oreilles.
Et maintenant, chantez avec moi :
Chuis zossi poët-e
Mes os s'y prêt-ent
Com'la Félicie
De la Chanson
Mais J'ne cours pas
Qu'après la Muse
Je fais zossi
Le marathon
samedi 4 octobre 2008
Les premières pages de MANEGE
jeudi 2 octobre 2008
Lamelles 8 : Solfège
La musique
Massacre
Le motif
Suspendu
La note
Secrète
Sais-tu lire la clé
Fa Do de mes pensées
Profanes
Sans buter sur les signes
Sur ta portée
Mon doigt glisse
Reconnaître la mélodie
Frapper le rythme
Parler ta langue
Pour le sacre
Du solfège
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
mercredi 1 octobre 2008
Lamelles 7 : Uniformité d'hiver
Les vitres
S'agitent
Les reflets
Factices
Des hommes
Aux boas
Flirtent avec le flou
Ils filent
A l'indienne
A l'européenne
Sur un décor plat
Laissez-passer
Les gens pressés
Aux relief d'ombres chinoises
A trop chercher de solutions
Les voilà qui se dissolvent
Entre les mailles de leurs réseaux
Ils glissent
Divers dans leur unité
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
mardi 30 septembre 2008
Lamelles 6 : Résidences
La rue
Arc de ville
La flèche sur le sol
Géants des arbres
Bras tendus vers le ciel
Murets de briques
Rouges
Garages pour berlines
Du bourg
Maisons de maître
Pour esclaves
Du profit
Jardins sauvages
Aux clôtures rouillées
Portails ouverts par
La marche
Le regard par-dessus les limites
Indiscret
Curieux
Sur le silence résidenciel
où s'enferment les inclus
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
lundi 29 septembre 2008
Lamelles 5 : Cap sur l'horizon
Le louvoiement du solitaire
Simule l'aparté
Les îles s'éloignent
Seul l'océan ronge leurs rives
Corrompu par l'écume
Le navire nargue l'aléa des flots
Cap sur l'horizon
Imperturbable
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
dimanche 28 septembre 2008
Propagande touristique sur les bords de l'autoroute entre Luxembourg et Bruxelles
Une ardeur d'avance
Retour aux sources de la Semois
Prenez l'air, covoiturez !
Douce Gaume
Méandres et villages, fourrure des bois
Plongez au coeur du poème vert
Liberté de l'imaginaire
Ici le temps s'est arrêté
La musique du cor au coeur des basiliques
Coule coule la Lesse
Voyage au ventre de la terre
Piste d'envol des libellules
Trois crayons dessinent le ciel
La Meuse frissonne sur un air de sax
Le palais de la découverte
Mélange étrange d'églises et de granges
Le Condroz, rivière, pierres et mystères
Namur, fleuve et rivière
Entre deux berges , la Sambre gamberge
Cathédrale et citadelle
Terre et science
Maisons blanches de pierre
Le pays où les granges sont des navires
Mise en chantier des cerveaux de demain
Cris et chuchotements
La vie de château au bord de l'eau
Vlaanderen Vlaams Brabant
Lamelles 4 : L'Autre
L'Autre
Est déjà là
Dans le miroir
Son sourire
Est léger
Il sait
Qu'il va
Gagner
Mais la lutte
S'engage
Pour la Beauté
Du geste
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
samedi 27 septembre 2008
Lamelles 3 : Le Soleil de l'orage
Ayons la rage du courage
Dans un rayon de lumière à découper le verre de la fenêtre
entre deux jalousies
Laissons-nous transpercer
La paupière se plisse
Les papillons se glissent sous la peau
Un regard déchirant
Se charge de chaleur
Un oeil exténué
S'ouvre enfin
Pour fixer le soleil de l'orage
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
vendredi 26 septembre 2008
La vérité est une souffrance
Dire la vérité aux Français
Le monde change
Les Français ont peur
La peur est une souffrance
On n'a pas de rêve
Dire la vérité aux Français
La peur est la principale menace
La loi de la jungle
Des profits exorbitants pour quelques-uns
Des sacrifices pour tous les autres
Ce n'est pas le capitalisme
Dire la vérité aux Français
La peur est une souffrance
Les marchés ont toujours raison
Une idée folle
Il faut le dire parce que c'est la vérité
La vérité les Français la veulent
La dilution de la propriété
L’irresponsabilité généralisée
Ce n’est pas le capitalisme
Dire la vérité aux Français
L'économie de marché
C'est la concurrence qui profite à tous
Les consommateurs
Nous devons anticiper le changement
Dire la vérité est la principale menace
La vérité est une souffrance
Libellés : à partir du discours de Toulon de N. Sarkozy (25/09/08)
Lamelles 2 : Le Devenir
L'Ombre d'ambre de sa chevelure
Tombe sur mes chevilles
J'essaie de la saisir mais elle ne fait que teinter mes doigts de noir
Amer
Impalpable nuit
Mouvement d'oubli
Geste déjà dissous dans le souvenir
Loin de moi l'idée de la figer
Sa danse sombre m'est trop chère
La suivre me suffirait
Sans souffrir
Je la laisserai guider mes pas
Mon devenir
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
jeudi 25 septembre 2008
Finlande : les meilleures écoles font les meilleurs suicides
Dans le meilleur pays du monde, où j'ai d'ailleurs eu le privilège d'enseigner le meilleur français aux meilleures étudiantes blondes du meilleur des mondes, l'un des pires carnages scolaires à l'arme à feu vient de se produire. C'est l'incompréhension. Comment est-ce possible ? Les écoles sans clôtures, ouvertes sur la ville et la campagne, ne sont-elles plus sûres ? Comment un Finlandais - qui sait donc mieux lire, écrire et compter que n'importe qui - peut-il de manière délibérée vouloir nuire à son prochain ? Les meilleurs cours de religion luthérienne ont-ils perdu de leurs effets ? Pourquoi, perkele, vouloir descendre ses semblables avant de se donner la mort ? Pour que le suicide-même devienne spectacle et que publicité soit faite sur cet attentat hors du commun dans tous les médias de la planète. Par mesure de prévention, interdisons donc le port de ceinture d'explosifs dans nos écoles.
l'élément du jour : discours/secours
Ce soir à Toulon, notre Président prononcera un discours historique. Toutes les conditions sont réunies : crise financière internationale, crise ménagère nationale, incompréhension, crainte généralisée. Il est tant d'agir, donc de parler. Car chez M. Sarkozy dire, c'est faire. Qui donc est plus performatif que lui en ce monde globalisé ? Ce soir nous serons sauvés. Plus la peine de s'en faire : la Parole se répendra sur nous comme une langue de feu et nos soucis disparaitront. Les banquiers deviendront humanistes. Les actionnaires donneront dans les bonnes actions. Le continent du capitalisme cessera enfin de dériver et les séismes boursiers ne feront plus trembler petits et grands porteurs. Nous serons enfin moraux. Et ensemble, dès demain matin, dans l'harmonie et la solidarité durable, nous retournerons chercher la croissance avec les dents des poules.
Lamelles 1 : La Mer à boire
La respiration est un miracle ne tenant qu'à un souffle
Qu'en est-il de l'inspiration
C'est un leurre qui sonna douze fois
Avant de disparaître
On y tient plus qu'à la vie
L'Homme a peur d'étouffer
En avalant la couleuvre de trop
Louvoyant dans le mensonge et le ce qu'il faut dire
Toujours à l'affût malgré la honte
L'Homme a des obligations
Qui lui font découper sa vie en lamelles
Eparses
Des lambeaux de temps sur un plancher à échardes
Des reliques à vénérer
L'Homme voulait garder ses nerfs
Ne pas succomber aux aléas
Mais il se noit
Dans ce qui n'est pourtant pas
La mer à boire
Libellés : extrait du recueil de poésies Lamelles
Lamelles
Lamelles : work in progress de poésie : 150 poèmes écrits à l'encre "Lie de Thé" dans un unique ouvrage fait main. Le principe : un poème par page et par jour. Une fois le projet achevé, le manuscrit sera offert à une lectrice privilégiée. En parallèle, chacun des 150 poèmes sera quotidiennement publié sur ce site.
Mes Chers com...
...patriotes,
...il y a dans ce pays un problème de cohésion sociale que vous avez évoqué en parlant de fracture. La flexibilité est la capacité qui détermine le maximum d'amplitude pour une articulation donnée sans que de la douleur ou de la raideur soit ressentie. Et nous arrivons à une situation où, hélas, le découragement existe chez les forces vives les plus essentielles à la nation. C'est un fait. Or, aujourd'hui, un travailleur sur deux passe au moins une fois par jour devant un ordinateur. Et, petit à petit, se sont développés, renforcés les risques de blessures et de maux de dos. Ce ne sont pas des processus irréversibles. Voici quelques consignes à respecter afin de permettre un déroulement sécuritaire. Il faut être prudent lors de l'exécution des tests de flexibilité, car on teste celle-ci sans exercice. La sensation de brûlure vous indique que vous avez atteint la limite d'étirement, au-delà de ce stade vous risquez une blessure. Dans cette optique le Gouvernement entend lancer un appel à l'ensemble des forces vives de la nation en vue d'assister et de soutenir la mise en œuvre du plan d'action, incitant éventuellement par ce biais des actions complémentaires. Mais cet effort ne portera ses fruits que s'il est pleinement assumé par les salariés des sociétés et si celles-ci trouvent en eux-mêmes la volonté d'exercer leur liberté dans la responsabilité. Répétons-le, non pas pour faire plaisir aux uns ou aux autres, mais parce que c'est vital si on veut continuer à avoir de l'emploi, de la croissance, de l'investissement, de la recherche, c'est indispensable, sinon, toutes les forces vives créatrices risquent de partir de chez nous. Les muscles, les tendons et les ligaments doivent être flexibles afin de prévenir les ghettos qui sont souvent des ghettos de la misère. Comme la flexibilité est une composante spécifique à chaque articulation, la fracture sociale, dans l'état actuel des choses, ne se réduit pas. C’est pourquoi, il faut réhabiliter le geste de solidarité, la main tendue. Le nombre des allocataires du RMA ne fait qu'augmenter. Le nombre de chômeurs indemnisés diminue, la richesse augmente, et pourtant la répartition se nourrit du désordre, de l'abandon et du désespoir. Ce n’est pas une fatalité. Ces difficultés, ces drames, sont certainement les nouvelles frontières de l'action publique, celles sur lesquelles il faut agir pour défendre les valeurs républicaines. C'est dans ce cadre que nous souhaitons introduire, si nécessaire, davantage de souplesse et de flexibilité. Nous vivons dans un monde qui, spontanément et naturellement, a une dynamique qui tend à faire que les riches s’enrichissent et que les pauvres s’appauvrissent. Or, la flexibilité, c'est l'engagement de la nation en faveur de l'égalité des chances, c’est une valeur individuelle de courage et de dépassement de soi qui contribue à forger la fortune de certains et le caractère des autres, mais c’est aussi une valeur collective de solidarité et de respect, qui consolidera la cohésion sociale du pays. Il faut donc des politiques énergiques et volontaires pour prévenir et surmonter les crises. Par conséquent, les progrès de la communication permettront à la France d'être entreprenante et solidaire. Mais pour permettre la réalisation d'une grande ambition collective efficace et acceptée car répondant aux besoins réels formulés selon le principe de précaution, en concertation avec les principaux acteurs économiques et sociaux concernés, il faut, bien sûr, l'engagement des Françaises et des Français, mais il faut surtout la mobilisation de l'ensemble des forces vives que vous représentez. Vous incarnez ces forces qui, durant les tests, ont su étirer leurs muscles lentement, sans coup, en expirant profondément. Au moment où se fait cette deuxième révolution majeure, il faut se tourner vers l’avenir et poursuivre la conversion à la loi du marché des parasites rigides de trente à cinquante ans qui n’ont pas su assumer la période charnière pour combattre les intégrismes dans les quartiers sensibles et ce, pour des raisons idéologiques dépassées. Nos espoirs se tournent ainsi vers notre jeunesse. Ensemble aidons-la à retrouver la confiance. Jeunes, je ne doute pas de vos capacités de compréhension et d’adaptation aux nécessités du monde actuel. Certes, il y a des problèmes de fracture de la main d'œuvre, mais lorsque vous ressentirez une sensation de légère brûlure de la zone étirée, arrêtez le mouvement et notez votre résultat. Nous vous répondrons dans les meilleurs délais. C'est à vous qu'il revient d'amplifier la dynamique lancée par les autorités...
Libellés : extrait du roman Manège
mercredi 24 septembre 2008
BLOG : BLA BLA DE BIBI SUR TERNET
Bienvenue sur le blog de Nicolas de Mar-Vivo, écrivain-linguiste-traducteur-lecteur, disciple du regretté professeur Froeppel, précurseur absolu, véritable coco du bla-bla. C'est par un hommage appuyé à mon maître que je souhaite ouvrir ce blo-blog. Veuillez donc avant toute chose vous recueillir sur Le Tombeau du Professeur dont j'ose revendiquer haut et fort la non-paternité :
LE COCO DU BLA-BLA(1)
Foin des chichis, flonflons et tralalas
Et des pioupious sur le dos des dadas(2) !
Loin des cancans, des boui-bouis, des zozos,
Ce grand ding-ding(3) faisait fi du fla-fla
Et fi du fric : c'était un zigoto !
Il a fait couic. Le gaga du tic-tac(4)
(Zon sur le pif, patatras et crac-crac !),
Dans son dodo lui serra le kiki.
Mais les gogos, les nians-nians, les zazous
Sur son bla-bla ne feront plus hou-hou(5)
La Renommée lui fait kili-kili(6).
(1) Le spécialiste du langage.
(2) Gardes municipaux à cheval.
(3) Ce grand inspiré.
(4) Le Temps, selon l'alléorie classique. Mot à mot : le vieillard au sablier. Le sablier est, ici, remplacé par une pendule. Bel exemple de modernitation d'un mythe.
(5) Ne contesteront plus son oeuvre.
(6) La gloire lui accorde enfin ses faveurs.
Pour les non-initiés, hélas, fort nombreux, je ne saurais trop conseiller la lecture des Oeuvres Complètes du Professeur Froeppel, parues chez Gallimard, sous la direction de Jean Tardieu...
Bienvenue à toi lecteur !