"De Helsinki" contre "d'Elzinski" : Kjell Westö, de Helsingfors à Passaporta
Hier soir, à Passaporta (maison bruxelloise des littératures), un écrivain svécophone de nationalité finlandaise, Kjell Westö, est venu présenter la traduction de son livre Les sept livres de Helsingfors (prix Finlandia 2006). Je ne pouvais que me réjouir d'un tel événement, moi, grand fennolâtre dans l'âme, qui ne manque jamais une occasion de saluer la richesse de la production culturelle finlandaise (suomite)... même si peu de finnois ne serait prononcé au cours de cette rencontre menée en anglais par un Flamingant fort correct. Enfin une occasion de faire connaître la Finlande à nos curieux amis belges ! J'arrive dans la salle de réception où des chaises s'alignaient en rang nombreux, mais hélas, pour n'accueillir que des postérieurs de Finlandais (fenno et/ou svécophones... les derrières ne faisant pas la différence). J'ai compté : il devait bien y avoir 3 non-Finlandais, hormis le personnel de Passaporta. L'auditoire goûta donc avec ravissement une présentation de l'exotique ville de Helsinki au début du XXème siècle, égayée par la projection de quelques clichés photographiques d'époque, avant d'écouter la voix de M. Westö répondre aux questions souvent pertinentes de son interlocuteur un poil trop loquace, puis de subir l'éternel affront du "vous avez des questions ?" On eut même droit à un discours de l'ambassadeur de Finlande qui réussit à citer le nom de Sarkozy, allez savoir pourquoi. Je me suis enfui avant les petits fours et le verre de rigueur en me disant que décidément, la Finlande intéressait... les Finlandais !
Cela dit, en tant que président de l'Association de défense du H aspiré, j'ai eu la joie de voir que le traducteur de l'ouvrage Les sept livres de Helsingfors, M. Philippe Bouquet, avait opté courageusement pour "de Helsing" (hélas "fors")... et non pas pour l'horrrrible "d'Helsinki" (prononcez d'Elzinski). Ce fut pour moi un réconfort certain, même si le "-fors" suédois (de "Helsingfors"), là où j'aurais aimé entendre un "-ki" finnois (de "Helsinki"), me peina... Je sais bien que l'auteur et les personnages de livre sont svécophones mais enfin, que vont penser les lecteurs francophones quand ils vont lire que la capitale de la Finlande s'appelle "Helsingfors", (eux qui savent bien que c'est Reykjavik)? C'est à perdre son finnois !
Kjell Westö, Les sept livres de Helsingfors, Gaïa, 2008. Une traduction moins structurale du titre original donnerait quelque chose comme "Là où jadis nous marchions".
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