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Litcheutcheu

lundi 13 octobre 2008

Crise : une histoire de gaz

A l'aurée de la rupture, que certains considèrent comme une marque de fabrique, la crise ne fait rien moins que laisser éclater la contradiction. Et chacun devient spectateur, chacun retient son souffle et le moindre de ses jugements. Dans ce nouvel instant de sidération qui survient bien après la fin de la sidérurgie et autres industries aussi lourdes que les temps révolus, nous vous conseillons, la sueur au front, de ne pas céder à la panique. Ne tranchez pas comme le sage médecin de l'antiquité grecque, (cf. Krisis, soit "décision"), restez plutôt dans l'expectative ; le malade en est au point de bascule : la mort ou le salut. Optez pour l'évaluation plutôt que la critique ; car la crise, chers futurs chômeurs, est avant tout le contraire d'une "précipitation" au sens physique du terme. Rien à voir avec 1929 et la peur du trou noir. Aujourd'hui plus rien ne cristallise, tout se transforme en gaz, même vos économies. N'ayez pas peur de disparaître, d'être absorbé dans une tempête, car tout est en suspens. Pas de précipitation, ni de floculation : c'est plutôt l'heure, malgré ce que prétendent quelques faux-culs en col blanc, c'est plutôt l'heure, disions-nous, où les liquidités se vaporisent. Même si vous n'avez rien, joignez-vous plutôt aux petits épargnants qui prient pour que leurs lingots évitent la sublimation. Il nous faudrait un alchimiste et sous la main nous n'avons hélas qu'une horde d'économistes. Répétez après nous :"Si les toilettes sont au fond du couloir à gauche, où est donc la sortie ?"

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